Le poème de Lamartine qui fut lu à l’Eisteddfod y Fenni (Abergavenny, 1838) évoquait une coutume qui n’avait peut-être jamais existé.
Quand ils se rencontraient sur la vague ou la grève,
En souvenir vivant d’un antique départ,
Nos pères se montraient les deux moitiés d’un glaive
Dont chacun gardait la symbolique part…
Frères ! se disaient-ils, reconnais-tu la lame ?
Est-ce bien là l’éclair, l’eau, la trempe et le fil ?
Et l’acier qu’a fondu le même jet de flamme
Fibre à fibre se rejoint-il ?
Et nous, nous vous disons : O fils des mêmes plages !
Nous sommes un tronçon de ce glaive vainqueur ;
Regardez-nous aux yeux, aux cheveux, aux visages,
Nous reconnaissez-vous à la trempe du cœur ?…
Pendant le même dîner, le vicomte Théodore Hersart de la Villemarqué (Kervarker), avait raconté la légende de bataille de Saint-Cast, au cours de laquelle des Bretons ont refusé de combattre avec les Français et les Gallois avec les Anglais ; ils se seraient embrassé sur la grève. Ainsi est né, sur la suggestion du Héraut des Bardes de Galles, Arlunydd Pen-y-garn, le rituel de la Réunion des deux parties de l’Épée, qui symbolise l’unité des deux Gorseddau.
La cérémonie a été célébrée, dans le cercle du Gorsedd, pour la première fois en 1911, à Caernarfon. Elle a été plusieurs fois répétée tout au long du XXe siècle, bien que les relations entre les deux Gorseddau n’aient pas toujours été très cordiales.
La dernière fois que la cérémonie a été célébrée, ce fut en 1981, à Machynlleth.
La moitié galloise de « l’Epée partagée ».
Cérémonie de la « Split Sword » en 1913 à Abergavenny.